La location saisonnière connaît une croissance importante grâce aux plateformes en ligne. Cependant, cette activité est encadrée par une réglementation stricte en France, imposant aux propriétaires de nombreuses obligations. Le code du tourisme joue un rôle crucial dans la réglementation des locations saisonnières, spécifiant les obligations légales concernant la déclaration et les conditions de location. Une proposition de loi récente pourrait également affecter les exigences de performance énergétique des logements en location saisonnière. Cet article détaille les règles essentielles pour rester conforme à la législation en vigueur.
Types de locations saisonnières
Les locations saisonnières regroupent plusieurs formes de mise à disposition temporaire d’un logement. Parmi celles-ci, les meublés de tourisme occupent une place majeure et concernent des logements entièrement équipés, proposés à une clientèle de passage pour une durée limitée à 90 jours consécutifs maximum. Les chambres d’hôtes, quant à elles, impliquent obligatoirement une prestation d’accueil chez l’habitant avec petit-déjeuner inclus et respectent une réglementation distincte, notamment en matière d’immatriculation et de capacité d’accueil (5 chambres maximum, 15 personnes maximum). Enfin, la location de vacances désigne généralement des logements loués ponctuellement durant les périodes de congés, sans cadre légal précis, mais qui, lorsqu’ils répondent aux critères définis par la loi (régularité, courte durée), doivent suivre les mêmes règles que les meublés touristiques pour assurer leur conformité légale.

Définition et cadre légal des locations meublées de tourisme
La location saisonnière réglementation concerne principalement les locations meublées de tourisme, définies comme la location d’un logement meublé pour une clientèle de passage, pour une durée maximale de 90 jours consécutifs. Ce type de location, répandu sur les plateformes en ligne comme Airbnb ou Booking.com, fait l’objet d’un encadrement juridique strict destiné à réguler le marché immobilier, notamment dans les grandes villes. Dans certaines communes, une autorisation de changement d’usage est nécessaire avant de modifier l’usage d’un logement pour la location saisonnière.
Depuis la loi ELAN de 2018, le cadre légal s’est renforcé, imposant notamment un numéro d’enregistrement obligatoire pour chaque logement loué à court terme dans certaines communes à forte affluence touristique ou ayant choisi d’adopter ce dispositif. Cette mesure vise à mieux contrôler les flux touristiques et à préserver l’équilibre entre logements touristiques et résidences principales. Le changement d’usage nécessite une autorisation de la mairie et peut entraîner des amendes en cas de non-respect.
Chambres d’hôtes : définition et réglementation
Les chambres d’hôtes sont des chambres louées au sein d’une maison d’habitation, souvent avec un service de petit-déjeuner inclus. La réglementation des chambres d’hôtes est moins stricte que celle des meublés de tourisme, mais les propriétaires doivent respecter certaines règles essentielles. Ces règles concernent principalement la sécurité et l’hygiène, comme l’installation de détecteurs de fumée et le respect des normes sanitaires. Les chambres d’hôtes doivent également être déclarées en mairie, et les propriétaires doivent s’assurer que leur activité est conforme au règlement de copropriété et aux lois locales.
Location de vacances : cadre légal et obligations pour les propriétaires
La location de vacances concerne la mise à disposition temporaire d’un logement entièrement équipé durant des périodes ponctuelles, principalement destinées à des vacanciers. Contrairement aux chambres d’hôtes, aucune prestation de repas ou d’accueil n’est requise. À la différence du meublé touristique, la location de vacances ne bénéficie pas d’une définition juridique précise en France. Toutefois, lorsque la location de vacances devient régulière et de courte durée, elle entre automatiquement dans le cadre légal strict du meublé de tourisme. Ainsi, pour louer une résidence secondaire ou principale régulièrement à des touristes, le propriétaire doit obligatoirement déclarer son activité à la mairie, obtenir un numéro d’enregistrement dans les communes concernées, et respecter les règles fiscales applicables aux locations saisonnières, sous peine de sanctions administratives et financières.
Obligations déclaratives en mairie pour les locations saisonnières
Parmi les obligations légales location courte durée, figure l’obligation déclarative en mairie. Chaque propriétaire souhaitant louer son logement en meublé touristique doit effectuer une déclaration préalable à la mairie de sa commune. Cette démarche est indispensable, particulièrement dans les villes de plus de 200 000 habitants ou celles appliquant cette réglementation spécifique.
Cette déclaration permet aux autorités locales de contrôler efficacement la disponibilité du parc immobilier résidentiel et de limiter les abus liés à la location saisonnière. En retour, les propriétaires obtiennent un numéro d’enregistrement qui devra obligatoirement apparaître sur toutes leurs annonces publiées sur les plateformes en ligne. L’absence de déclaration peut entraîner de lourdes sanctions, telles que des amendes pouvant atteindre 5 000 euros.
Durée maximale et conditions de location d’un meublé de tourisme
La durée maximale autorisée pour louer une résidence principale en meublé de tourisme est fixée à 120 nuits par an. La sous location d’un meublé de tourisme nécessite l’accord écrit du propriétaire et peut entraîner des sanctions en cas de non-respect. Au-delà, le logement est considéré comme une activité commerciale et nécessite un changement d’usage du logement, soumis à autorisation préalable de la mairie.
Il est également important de noter que les résidences secondaires peuvent être louées sans limite annuelle, mais elles doivent systématiquement faire l’objet d’une déclaration préalable en mairie. Cette règle vise à éviter que trop de logements ne soient définitivement retirés du marché locatif résidentiel au profit exclusif des touristes.

Fiscalité applicable aux locations meublées de courte durée
La fiscalité location meublée constitue un autre aspect majeur des locations saisonnières. Les revenus tirés des locations meublées de courte durée relèvent généralement du régime fiscal des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Deux régimes s’offrent aux propriétaires : le régime micro-BIC ou le régime réel simplifié.
Régime fiscal et abattements pour les locations saisonnières
Le régime micro-BIC, souvent privilégié pour sa simplicité, s’applique lorsque les recettes annuelles ne dépassent pas 77 700 euros. Il permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 % sur les revenus locatifs, facilitant ainsi la déclaration fiscale annuelle.
Le régime réel simplifié, quant à lui, permet de déduire l’ensemble des frais liés à l’activité de location (travaux, frais de gestion, intérêts d’emprunt, amortissements), souvent avantageux pour les propriétaires ayant des charges importantes à déduire.
Obligations en matière de taxe de séjour
Par ailleurs, la collecte et le reversement de la taxe de séjour constituent une autre obligation pour les propriétaires proposant des logements en location saisonnière. Son montant varie en fonction de la catégorie du logement et de la commune. Les plateformes de location en ligne, telles qu’Airbnb, facilitent désormais cette démarche en collectant automatiquement cette taxe auprès des locataires et en la reversant directement aux communes.
Sécurité des locations saisonnières : mesures à prendre
La sécurité des locataires est une priorité pour les propriétaires de locations saisonnières. Pour garantir un séjour sûr et agréable, plusieurs mesures doivent être mises en place. L’installation de détecteurs de fumée est obligatoire dans tous les logements, et il est recommandé de fournir des informations claires sur les issues de secours et les procédures à suivre en cas d’urgence. De plus, un diagnostic de performance énergétique (DPE) doit être réalisé pour informer les locataires sur la consommation énergétique du logement. Ces mesures contribuent à minimiser les risques et à assurer la sécurité des touristes.
Règles spécifiques aux plateformes en ligne et sanctions en cas de non-conformité
Les plateformes en ligne, devenues incontournables dans le marché des locations de courte durée, sont désormais elles aussi encadrées juridiquement afin de garantir une meilleure régulation du secteur.

Numéro d’enregistrement et obligations des plateformes
Depuis la mise en place du décret du 28 avril 2017, ces plateformes doivent impérativement afficher le numéro d’enregistrement délivré par la mairie sur chaque annonce de location. Elles doivent également informer clairement les loueurs de leurs obligations légales en matière fiscale et réglementaire.
Les plateformes ont l’obligation de retirer toute annonce ne respectant pas cette réglementation après signalement de la mairie ou d’une autorité compétente. Cela renforce considérablement la transparence du marché immobilier saisonnier et responsabilise davantage les acteurs du secteur.
Sanctions encourues en cas de non-respect de la réglementation
Le non-respect des règles en vigueur expose les propriétaires et les plateformes à des sanctions sévères. Les propriétaires encourent des amendes importantes, allant jusqu’à 10 000 euros pour l’absence de numéro d’enregistrement affiché ou pour dépassement du nombre maximal autorisé de nuitées par an.
De leur côté, les plateformes s’exposent à des sanctions financières extrêmement lourdes, pouvant atteindre 50 000 euros par annonce non conforme publiée sans vérification adéquate.
Réglementation des locations en résidence principale et secondaire
La réglementation des locations saisonnières varie selon que le logement est une résidence principale ou secondaire. Cette distinction est cruciale car elle détermine les obligations légales et les limites de durée de location.
Louer sa résidence principale en courte durée : réglementation et risques
Louer sa résidence principale en courte durée peut offrir une flexibilité appréciable pour les propriétaires, mais il est essentiel de respecter les règles en vigueur. La durée maximale de location est limitée à 120 nuits par an. Au-delà de cette limite, le logement est considéré comme une activité commerciale, nécessitant une autorisation de changement d’usage de la part de la mairie. Les propriétaires doivent également effectuer une déclaration préalable en mairie avant de commencer à louer leur résidence principale. Le non-respect de ces règles peut entraîner des amendes et des pénalités sévères, mettant en péril la rentabilité de l’activité de location saisonnière.
En suivant ces directives, les propriétaires peuvent profiter des avantages de la location saisonnière tout en restant conformes à la réglementation, assurant ainsi une activité sereine et rentable.
Respecter la réglementation sur la location saisonnière est essentiel pour une activité rentable et sereine. En respectant ces obligations légales, les propriétaires évitent des sanctions coûteuses et assurent un marché immobilier équilibré.