Une assurance multirisques habitation est indispensable aujourd’hui, que vous soyez locataire ou propriétaire. Proposée par de nombreuses compagnies, elle vous permettra d’assurer votre logement dans sa globalité. Dégâts des eaux, cambriolage, incendies ou encore catastrophe naturelle, elle vous permettra de vivre plus sereinement.
Qu’est-ce qu’une assurance habitation, comment fonctionne-t-elle, est-ce obligatoire et à quoi faut-il être attentif ? Door-in vous fait le point sur la MRH (c’est-à-dire la Multi-Risque Habitation) et y apporte les précieux conseils de Christophe Veyrières, fondateur de Montespan Assurance & Conseil.
Qu’est-ce qu’une assurance Multirisques Habitation (MRH) ?
Christophe Veyrières : « C’est un terme barbare ou jargonneux pour nommer votre contrat d’assurance multirisque habitation, dont le rôle est d’apporter des garanties offrant une protection complète en cas de sinistre, afin de protéger les équipements et meubles présents dans l’appartement dans lequel vous logez. Et ce, que vous soyez responsable ou victime du sinistre. »
L’assurance habitation est-elle obligatoire pour le locataire ?
C.V. : « Oui, dès lors que vous êtes occupant d’un bien ! Si vous êtes locataire, votre bail peut être résilié de plein droit par votre bailleur en cas de carence, car cela sera considéré comme un manquement grave à vos obligations. En effet, rappelons-le : le locataire reste responsable du bon entretien de l’appartement loué. Alors tant pour votre dépôt de garantie que pour votre prime d’assurance future, veillez à l’entretenir méticuleusement et bien l’assurer. »
La MRH est-elle obligatoire pour le bailleur ?
C.V. : « Si vous êtes bailleur, assurer votre bien via une assurance propriétaire non occupant (PNO) n’est obligatoire que si votre bien est soumis au statut de la copropriété (c’est-à-dire qu’il est en copropriété). Nombre d’assureurs raccourcissent ainsi le raisonnement en indiquant que la PNO est obligatoire pour tout bailleur. Que nenni ! Si vous louez une maison, par exemple, celle-ci est assurée par votre locataire et ne nécessite aucune assurance supplémentaire. »
Une petit définition de l’Assurance Propriétaire Non Occupant (PNO) ?
En effet, c’est la loi ALUR qui a imposé cette “sur”-garantie d’un bien immobilier en copropriété : il est ainsi assuré par la MRH du locataire, la PNO du bailleur et — in fine, également, par la MRI (Multirisque Immeuble de la copropriété).
C.V. : « Dans le jargon, on appelle ça le « tuilage assurantiel » 🙂 . »
Il faut bien noter que la PNO est en réalité une sorte d’assurance MRH « dégradée » qui a vocation à ne couvrir que la partie immobilière du bien assuré et la responsabilité civile du bailleur. Celle-ci ne garantit donc pas les biens personnels du locataire ni sa propre responsabilité civile. Son objet principal est surtout de couvrir un sinistre en cas de vacance locative du bien assuré. Ce qui explique, en grande partie, son faible coût (forfait proche de 75 euros).
Et l’Assurance Multirisque Immeuble dans tous ça (MRI) ?
C.V. : « Au préalable, c’était souvent l’assurance Multirisque Immeuble (MRI) qui prenait en charge des dégradations non couvertes par la MRH d’un locataire parti en année sabbatique au Népal par exemple. Cela créant une réelle distorsion dans l’équilibre fragile du ratio sinistres / prime de la MRI. Autrement dit, la prime MRI augmentait l’année suivante pour la copropriété… ».
En 2020, près de 43 millions de contrats MRH étaient en vigueur en France, montrant l’importance du marché existant, avec une prime moyenne de 250 euros. Cela entretient l’engouement de ses acteurs à proposer des solutions originales, innovantes ou financièrement attractives mais, avant tout, il est indispensable de bien appréhender les garanties proposées dans le contrat !
Quelles sont les garanties d’une assurance habitation (MRH)?
Avant tout, il faut savoir de quel périmètre parle-t-on ? Quels sont les biens assurables par une assurance MRH ?
Il faut bien définir :
- L’appartement ou la maison ainsi que ses aménagements et les installations qui y sont rattachées (cave, parking, garage, réserve…) ;
- Le mobilier personnel c’est-à-dire les meubles et objets personnels vous appartenant, aux membres de la famille ou encore à toute autre personne déclarée comme résidant dans les lieux assurés ;
- Les biens à usage professionnel, meubles, instruments, outils ou machines utilisés dans le cadre de la profession de l’assuré. Cette garantie peut être optionnelle. Elle touche principalement les personnes exerçant une profession libérale ou en télétravail.
Les dommages assurables par l’assurance MRH.
C.V. : « Rassurez-vous, ce n’est pas parce qu’on parle de dégâts qu’ils vont forcément arriver… C’est ça le principe de l’assurance : on se garantit d’un sinistre en espérant qu’il n’arrive jamais. Cela s’appelle l’« aléa assurantiel »… D’ailleurs, jusqu’en 2016 le contrat d’assurance était régi par l’article 1964 du Code civil comme le jeu, le pari et le viager. Vaste programme ! »
La garantie incendie ou explosion
Les contrats multirisques prennent en garantie de base la couverture des dommages matériels résultant d’un incendie, d’une explosion ou encore d’une implosion… Mais de nombreux contrats comportent également une garantie « dommages ménagers », couvrant les dommages dûs à un excès de chaleur sans qu’il y ait pour autant, un incendie. Un meuble abimé par un fer à repasser mal éteint par exemple.
La garantie dégâts des eaux
Elle couvre les conséquences mais n’a pas pour but l’indemnisation des réparations de la partie de la construction ou de l’appareil qui aurait été à l’origine du dégât des eaux. Les dégâts sont souvent des fuites, ou des ruptures et débordements des canalisations d’eau…
C.V. : « Ne nous mentons pas, la sinistralité la plus importante en MRH, comme en MRI, est due aux dégâts des eaux (les fameux DDE). »
La garantie catastrophe naturelle
Garantie légale obligatoire, elle est automatiquement mise en place lorsque l’assuré souscrit à un contrat assurance protégeant ses biens matériels. Les résultats des catastrophes naturelles sont considérées par la loi comme des « dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause l’intensité anormale d’un agent naturel lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance ou n’ont pu être prises« . En gros, inondation, tornade, effondrement, etc.
L’assurance des actes de terrorismes ou d’attentats
Les victimes sont indemnisées par le FGTI (fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions), mais les dommages aux biens ne sont pas pris en compte par cette dernière. C’est alors l’assurance multirisque habitation qui le fera.
La garantie des catastrophes technologiques
Elle couvre la prise en charge des victimes d’une catastrophe technologique. Cette garantie est mise en jeu par la constatation de l’état de catastrophe par décision de l’autorité administrative. L’indemnité due doit être versée dans un délai de trois mois à compter de la date de remise de l’état estimatif des biens endommagés. Un exemple marquant : l’explosion du site AZF de Toulouse le 21 septembre 2001.
Quelles sont les garanties optionnelles de l’assurance multirisque habitation ?
D’autres garanties optionnelles existent. Elles restent spécifiques et moins fréquentes et peuvent couvrir :
- Les dommages électriques : c’est-à-dire les dommages causés par la foudre ou encore les surtensions à vos équipements électriques. Ce type de garantie est plus souvent utilisé par des propriétaires de maisons en zone rurale.
- La garantie vol : cette garantie couvre la disparition, destruction ou détérioration des biens résultant d’un vol, d’une tentative de vol ou encore d’un acte de vandalisme.
- La garantie bris de glace : elle couvre les dommages matériels subis par les vitres, fenêtres, baies vitrées ou encore velux, ainsi que le mobilier fait de verre ou de glace.
Comment protéger ses biens avec l’assurance multirisque habitation ?
Lors de la signature du contrat assurance multirisque habitation, l’assuré doit évaluer le montant total de tout ce qu’il possède, dans le logement assuré. C’est une étape primordiale qui permettra de déterminer l’indemnisation maximale. La valeur des biens matériels a également une influence directe sur le montant de la prime. Comme pour une voiture, plus vous choisissez d’options, plus le coût est élevé.
Le calcul de la valeur des biens peut se faire de deux façons :
La valeur réelle
Elle prend en compte la valeur ainsi que l’usure des biens que vous souhaitez assurer. Votre assurance vous proposera un remplacement ou un remboursement en conséquence de cette valeur réelle. La difficulté réside dans la détermination de cette valeur réelle : quel coefficient d’usure appliquer ? Les experts d’assurance ne sont pas toujours d’accord entre eux à ce propos, en raison de grilles de vétusté variables d’une compagnie à l’autre…
La valeur à neuf
C’est plus cher, forcément, mais tellement plus simple en cas d’indemnité à calculer : la valeur du ou des biens assurés reste la même tout le long du contrat sans prendre en compte l’usure de ces derniers et correspond à leur valeur au moment de l’achat. Gardez bien vos factures pour être en capacité de les produire au moment d’une expertise suite à sinistre. L’expert ne pourra que louer votre rigueur !
Qui est couvert lorsqu’un contrat MRH est souscrit ?
Il s’agit de toutes les personnes partageant le logement de l’assuré :
- Les enfants de l’assuré ;
- Les parents de l’assuré ;
- Le ou la conjoint(e) ;
- Les colocataires.
C.V. : « La question se pose dans le cadre de la responsabilité civile : par exemple, votre chérubin de 10 ans qui a, malencontreusement, cassé une verrière en jouant à la balle au prisonnier dans la cour de l’immeuble avec les boules de pétanque logotées au nom de votre employeur… »
Toutes ces personnes doivent effectivement être déclarées quelque part comme résidant dans le logement. À défaut, l’expert d’assurance viendra vous titiller sur le sujet, considérant que vous n’avez pas de preuve matérielle de cet état de fait.
Comment se fixe le montant de la prime d’assurance habitation ?
Le prix dépend de plusieurs facteurs :
1) L’appréhension des risques liés à l’emplacement géographique de votre logement.
- Si celui-ci est au rez-de-chaussée, face au quai d’une rivière fort agréable, pendant l’été, il est probable qu’un coefficient de surpondération à la hausse puisse être établi ;
- S’il est situé sous les toits, par exemple, ou au contraire, en souplex, forcément, le risque d’infiltration est accru…
2) Les caractéristiques de votre logement
- Superficie et/ou nombre de pièces, nature du chauffage et des équipements, niveau de vétusté, étage…).
3) Les frais de gestion
Prélevés par votre assureur, ils correspondent aux frais de dossier qu’implique votre souscription.
4) Mais aussi, votre sinistralité passée, dans le cadre du renouvellement de contrat.
Si votre logement est ravagé par votre voisin, tous les jours, parce qu’il a omis de raccorder l’évacuation de sa baignoire au réseau collectif (Oui, oui, ça peut arriver…), votre prime va en être lourdement impactée. Il est même probable que l’assureur vous considère alors comme un mauvais risque et résilie le contrat…
Désormais, vous connaissez tout sur la MRH ! Mais si vous avez encore des questions, Montespan Assurance & Conseil propose une solution MRH intégralement digitalisée et répond à vos interrogations pour toujours mieux vous accompagner !