Guide des responsabilités et obligations du syndic en matière de sécurité en copropriété

responsabilités et obligations du syndic en matière de sécurité en copropriété

En tant que syndic, vous jouez un rôle fondamental pour garantir la sécurité au sein des copropriétés que vous gérez. Avec les récentes évolutions réglementaires, vos devoirs et obligations ont pris une nouvelle dimension. Des normes incendie revisitées, aux exigences d’affichage, sans oublier la nécessité d’assurer un accès sans faille pour les services d’urgence : votre mission de syndic de copropriété est essentielle pour la protection des résidents. Ce guide est conçu pour vous accompagner, étape par étape, afin de vous assurer que vous remplissez pleinement vos responsabilités.

Obligations de sécurité du syndic de copropriété

Quels équipements conformes aux normes incendie installer ?

Votre rôle de syndic de copropriété, en qualité de représentant légal du syndicat des copropriétaires selon la loi du 10 juillet 1965, s’étend bien au-delà de la simple gestion administrative. Une de vos missions cruciales est la garantie de la sécurité de l’immeuble et des personnes qui y résident.

Au fil des années, les devoirs du syndic vis-à-vis de la sécurité des copropriétaires se sont intensifiés. En réponse à l’augmentation des risques d’incendies dans les résidences, le législateur a introduit plusieurs amendements pour renforcer la protection des copropriétés. Il est désormais impératif pour chaque copropriété de se conformer à ces normes, ce qui peut nécessiter la réalisation de travaux spécifiques.

Avant de souscrire une assurance pour la copropriété, il n’est pas rare qu’un « expert d’assuré » soit sollicité pour évaluer la conformité de l’immeuble. Cette évaluation comprend la vérification des installations, de l’entretien et de la mise en conformité de la copropriété.

Il est à noter que certains équipements sont essentiels et doivent impérativement être installés dans toutes les copropriétés. Qu’il s’agisse d’un syndic bénévole, syndic coopératif ou syndic professionnel, la mise en place de ces équipements conforme à la réglementation incendie est non-négociable pour assurer la sécurité optimale d’un immeuble d’habitation.

Voici les équipements :

  1. Bloc-portes coupe-feu : Obligatoires pour les immeubles dont le permis de construire date d’avant le 5 mars 1987, spécifiquement lorsque le dernier étage ne dépasse pas 28 mètres du sol.
  2. Encloisonnement de la cage d’escalier : Afin de limiter la propagation des fumées, l’ajout d’une porte-palière à chaque étage est vital. Cette mesure est requise pour les immeubles excédant 8 mètres en hauteur et s’étend aussi aux bâtiments plus anciens.
  3. Extincteurs dans les cages d’escalier : Installation indispensable.
  4. Extincteurs dans les parkings : Une obligation se manifeste par la nécessité d’un extincteur pour 15 places. Si le parking comporte plus de 3 étages, un dispositif d’extinction automatique est de rigueur.
  5. Extincteurs dans les chaufferies : Leur quantité dépend du mode de chauffage (fioul, gaz, charbon).
  6. Systèmes de désenfumage : Installés généralement au niveau de la toiture, ces systèmes assurent la ventilation en cas de présence de fumée. Ils sont incontournables dans toute copropriété.
  7. Blocs de secours : Ces signaux lumineux autonomes guident les résidents lors d’évacuations d’urgence et sont couramment situés au-dessus des portes et des issues de secours.
  8. Détecteurs de fumée : Bien que proscrits dans les parties communes, ils sont essentiels dans les parties privées, comme stipulé par l’arrêté du 5 février 2013.
  9. Colonnes sèches : Spécifiquement conçues pour les pompiers, elles garantissent une alimentation en eau sur tous les étages. Elles deviennent indispensables lorsque le dernier étage excède 28 mètres de hauteur.

Bien que certains équipements ne soient pas rendus obligatoires par la loi, le syndicat des copropriétaires peut décider de les mettre en place. Une telle initiative requiert une mention spécifique lors de l’assemblée générale des copropriétaires.

équipements conformes aux normes incendie

Processus de sélection des équipements de sécurité incendie en copropriété

La législation en vigueur encadre strictement la procédure de choix des dispositifs de sécurité contre les incendies en copropriété. Conformément à ces directives, au moins deux entreprises doivent être consultées pour soumettre leurs propositions. C’est lors de l’assemblée générale que le choix du prestataire est arrêté, suite à la présentation et à l’examen des devis. Seuls les copropriétaires présents ou représentés prennent part au vote, avec une approbation requise à la majorité simple.

Il est également à noter que le syndic a la prérogative de présenter des projets relatifs à l’installation de systèmes anti-incendie. Toutefois, si le syndicat des copropriétaires décline la proposition et qu’un incident incendiaire survient par la suite, la responsabilité civile du syndicat pourrait être engagée.

Exigences d’affichage des plans et consignes d’évacuation en copropriété

Les règles de sécurité imposent un affichage clair et stratégique des consignes d’évacuation ainsi que des plans du rez-de-chaussée et du sous-sol. Il est impératif de les positionner :

  • Dans le hall principal de l’immeuble ;
  • À chaque palier, à proximité des ascenseurs ou escaliers ;
  • Sur chaque niveau du parking ;
  • Près de l’ensemble des portes et issues de secours.

L’objectif principal de ces plans est de fournir aux équipes de secours, comme les pompiers, une vision claire de la structure de l’immeuble, facilitant ainsi leurs interventions dans les espaces communs. Par ailleurs, ces consignes d’évacuation guident les résidents en cas d’urgence, leur indiquant notamment les points de rassemblement éventuels post-évacuation.

Obligation d’une place de stationnement réservée aux secours

En tant que syndic, dans le cadre de vos responsabilités sécuritaires, vous vous devez d’assurer la disponibilité d’une place de stationnement spécifiquement allouée aux services de secours. Il est essentiel que cet emplacement soit stratégiquement choisi, permettant notamment à un véhicule de pompier de stationner sans encombre. Un marquage distinctif au sol indiquera clairement cette zone dédiée aux interventions d’urgence.

sécurité copropriété

Procédure et nature des travaux urgents en copropriété

Face à une situation d’urgence pouvant compromettre la sécurité des résidents ou la salubrité de l’édifice, en tant que gestionnaire de copropriétés, vous êtes autorisé à initier des travaux dits « urgents », sans requérir l’aval préliminaire du syndicat des copropriétaires.

Même si la loi ne les énumère pas exhaustivement, ces travaux urgents incluent généralement :

  • Interventions liées au système de chauffage ou d’eau chaude ;
  • Réparations suite à une fuite majeure ou un dégât des eaux conséquent ;
  • Actions sur le collecteur d’égout ;
  • Travaux d’étanchéité de la toiture ;
  • Mesures d’urgence post-catastrophe naturelle.

Vous êtes tenu de suivre un protocole précis en tant que syndic, bien que simplifié :

  1. Notifier les copropriétaires des travaux urgents, que ce soit par voie postale ou électronique.
  2. Afficher en lieux communs l’information relative aux travaux urgents entrepris.
  3. Convoquer une assemblée générale postérieurement à l’achèvement des travaux.

En cas de litige concernant ces interventions, le fournisseur du service sera toujours compensé. Le syndicat, s’il le juge nécessaire, pourra par la suite intenter une action judiciaire contre le syndic.

En tant que syndic vous avez également la faculté de requérir une avance, ne dépassant pas un tiers du coût total des travaux, auprès des copropriétaires. Avant cette démarche, le conseil syndical doit être consulté. Suite à cela, une décision peut être prise quant à l’utilisation partielle ou totale du fonds dédié aux travaux pour couvrir l’intégralité de la facture.

Suivi rigoureux de l’entretien des systèmes de sécurité

L’obligation d’assurer un entretien annuel des dispositifs de sécurité est stipulée dans l’arrêté du 31 janvier 1986, et se retrouve aussi dans l’article R111-13 du code de la Construction et de l’Habitation.

Cette vérification peut être régulée par un contrat d’entretien spécifique, mais indépendamment, le syndic est tenu depuis 2001 de maintenir un carnet d’entretien mis à jour, documentant ces contrôles annuels.

Ce carnet englobe :

  • La surveillance et la certification du fonctionnement des mécanismes de ventilation, désenfumage, colonne sèche, portes coupe-feu, signaux, et extincteurs.
  • Des détails pertinents concernant la copropriété : son adresse, la description des lots, ainsi que les informations de contact du syndic.
  • Les détails des polices d’assurance, y compris l’assureur et le numéro de la police de l’assurance multirisque de l’immeuble.
  • Une liste des entreprises qui ont effectué des travaux majeurs (par exemple, la rénovation des toitures, façades, systèmes de chauffage, ascenseurs, tuyauteries, etc.), avec mention de l’année d’intervention.
  • Une énumération des contrats de maintenance et d’entretien actuellement en vigueur.

Ce carnet garantit que toutes les installations de sécurité sont rigoureusement suivies, assurant ainsi une protection optimale pour les résidents.

Budget à prévoir pour les installations de sécurité dans une copropriété

Assurer la sécurité dans une copropriété est essentiel, et cela passe par la mise en place d’équipements de protection. Mais quel budget prévoir pour ces installations ?

En moyenne, le coût d’un bloc d’éclairage de secours se situe aux alentours de 30 €.

Les détecteurs d’incendie, indispensables pour prévenir les résidents à temps, coûtent en général 40 € pièce.

Si on évoque le désenfumage de la cage d’escalier, élément clé pour assurer une évacuation sécurisée, il faudra débourser aux environs de 1 200 €.

Les extincteurs, essentiels pour combattre rapidement un début d’incendie, varient entre 30 et 60 € selon les modèles.

Quant au plan d’évacuation, comptez entre 50 et 60 € par étage.

Enfin, pour une porte anti-feu, prévoyez un budget d’environ 270 €.

Ces prix, combinant fourniture et main d’œuvre, donnent un aperçu des investissements à réaliser pour garantir une sécurité optimale au sein de la copropriété.

Conséquences juridiques pour vous syndic en cas de négligence de sécurité

Le respect des normes de sécurité au sein d’une copropriété n’est pas simplement une question de diligence, mais une obligation légale. Toute défaillance, qu’elle concerne l’entretien, la mise en place ou la surveillance des dispositifs de sécurité, peut entraîner de lourdes sanctions. En effet, un syndic ou le syndicat des copropriétaires pourrait être tenu pénalement responsable pour manquement à leurs devoirs de protection des personnes et des biens. Cette mise en cause n’est pas à prendre à la légère. Elle souligne l’importance cruciale de veiller continuellement à la conformité des mesures de sécurité dans les copropriétés.

Chers syndics de copropriété, la sécurité de vos bâtiments ne peut être prise à la légère. Respecter la législation en vigueur n’est pas seulement une obligation, c’est aussi un gage de confiance pour vos copropriétaires. Ce guide vous rappelle l’importance de veiller continuellement aux équipements et aux normes. Ne négligez aucun détail, car la sérénité de vos résidents dépend de votre vigilance.

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